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Le CHU de Montpellier, un acteur majeur dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque
Le CHU de Montpellier est reconnu comme étant l’un des principaux acteurs en France dans la prise en charge des patients atteints d’insuffisance cardiaque. Récemment, il a obtenu l’habilitation de la Haute Autorité de Santé pour réaliser des implantations du cœur artificiel total Aeson de la société Carmat. Jusqu’à présent, deux patients ont bénéficié de cette prothèse de dernière génération qui permet de remplacer les ventricules du cœur natif en attente de greffe. Rencontre avec le professeur Phillipe Gaudard, chef du service d’anesthésie-réanimation à l’hôpital Arnaud-de-Villeneuve au CHU de Montpellier.
Des interventions de 8 à 9 heures
Jusqu’à présent, seulement une cinquantaine d’opérations de ce type ont été réalisées dans le monde, dont deux à Montpellier. Ces interventions, qui ont duré entre 8 et 9 heures, ont nécessité la mobilisation d’une équipe de 10 à 15 personnes spécialement formées (chirurgiens cardiaques, anesthésistes-réanimateurs, infirmiers de bloc opératoire, anesthésistes et perfusionnistes), toutes supervisées par l’équipe de Carmat.
Le premier patient a rencontré des difficultés respiratoires après l’opération mais a réussi à s’en remettre après plusieurs mois de réanimation. Il est actuellement en rééducation au CHU de Nîmes. Quant au deuxième patient, toujours en réanimation, le professeur Gaudard estime qu’il n’aurait pas survécu sans cette greffe.
Un cœur artificiel de haute technicité
Le cœur artificiel Aeson permet de prendre le relai de la circulation sanguine en quelques minutes grâce à des battements similaires à ceux d’un cœur normal. Il est implanté chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque avancée en attente d’une greffe. Ce dispositif de haute technicité est le premier cœur artificiel physiologique au monde. Il permet d’éviter l’endommagement des cellules sanguines et de réduire le risque de formation de caillots grâce à une haute hémocompatibilité. De plus, il contrôle précisément en temps réel les besoins physiologiques du patient et produit des flux sanguins imitant finement ceux du cœur organique.
Une réhabilitation postopératoire et une éducation thérapeutique
Après l’opération, les patients sont admis en réanimation et sont étroitement surveillés par les équipes médicales. Ils entament ensuite une réhabilitation et une éducation thérapeutique pour apprendre à gérer le câble d’alimentation du dispositif qui sort de leur abdomen. Cette période d’attente d’une future transplantation cardiaque implique un changement de mode de vie pour les patients.
L’innovation montpelliéraine avec le capteur miniature
A Montpellier, les interventions de ce type ont été précédées par la mise en place d’un capteur miniature dans l’artère pulmonaire des patients. Cela permet de suivre l’évolution des pressions artérielles pulmonaires sous l’effet du nouveau cœur artificiel. Cette innovation positionne la capitale héraultaise comme une ville pionnière dans le domaine de la cardiologie.